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Dr Daniel Annequin Responsable unité douleur Hôpital d’enfants Armand Trousseau 75012 Paris Président de l’association « TOM, l’association des amis de Stanislaw Tomkiewicz »
TOM, un homme d’exception

Ce n’est que depuis 20 ans que les médecins se sont rendu compte ce que savaient très bien les enfants, les jeunes infirmières, les jeunes étudiants en médecine à savoir que les hôpitaux pour les enfants étaient des véritables lieux de torture. Il est « normal » que ces douleurs iatrogènes ( celles provoquées par les soins, les actes médicaux) soient les plus niées par ceux qui les infligent : les gens en blouse blanche payés pour soigner et pour guérir


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Cet extrait de la préface de mon livre consacré à la prise en charge de la douleur de l’enfant [1] résume parfaitement l’originalité, le talent et souvent le « génie » de Stanislaw Tomkiewicz . Tout est dit... en quelques phrases simples, il énonce , il dénonce avec limpidité ce que beaucoup de professionnels connaissaient et taisaient depuis bien longtemps.

Dans la même veine il faut citer le témoignage de son apprentissage de la neurologie à la Salpetrière à la fin des années 60 [2] où il décrit le « traitement » des hystériques : « entouré d’une dizaine d’étudiants, le docteur Christophe était assis dans un grand fauteuil à la Charcot, rubicond, l’air d’un boucher avec ses grosses pattes musclées, velues et son cou de taureau. On plaçait devant lui une femme en chemise, mal coiffée...alors le rituel issu de Babinski commençait : pression des globes oculaires et pression des ovaires. L’une pour entrer dans le cerveau et l’autre pour entrer dans l’utérus...

Le Dr Christophe se levait de son fauteuil et s’asseyait avec ses cent kilos , sur la malade, pour lui enfoncer le deux poings dans les ovaires .... il la laissait un petit moment en train de convulser, puis intimait un ordre : « maintenant salope, tu arrêtes » ... Alors il recommençait à enfoncer ses deux poings dans les ovaires avec un aide qui enfonçait ses deux poings sur les globes oculaires... »

Stanislaw Tomkiewicz a eu sur moi une influence déterminante ; tout mon parcours professionnel a été marqué par cet homme d’exception avec lequel j’ai travaillé pendant plus de 20 ans. Au début des années 80, après avoir exercé l’anesthésie réanimation durant 6 ans, je décidais de changer d’orientation en démarrant un cursus de psychiatrie ; je connaissais déjà ST depuis le milieu des années soixante-dix lors comme étudiant en médecine et militant politique à l’hôpital Lariboisière. La « révélation » se produisit lors des séminaires « psy » qu’il animait sur l’adolescent à l’hôpital Saint Antoine ; très vite je fus conquis par cet homme iconoclaste, volontiers provocateur, qui avait connu les derniers jours du ghetto de Varsovie, et le camp nazi de Bergen Belsen.

Outre son humour, et sa simplicité, il possédait un talent pour énoncer, expliciter des concepts souvent complexes, aisance qui détonnait face au galimatias habituellement utilisé par beaucoup de ses collègues. Outre ses qualités cliniques : il savait être « génial » son agilité intuitive lui faisant saisir l’essentiel du problème. Il était certes psychiatre, ancien interne des hôpitaux de Paris, mais il n’oubliait pas qu’il avait « été longtemps pédiatre. Il s’est tourné vers les individus « en marge », spécialisé dans le soin aux « exclus » du champ de la médecine :, les anorexiques, les adolescents difficiles, les enfants polyhandicapés, les jeunes autistes.

Rapidement, Stanislaw Tomkiewicz, me proposa de venir effectuer mes stages d’apprenti psychiatre à Vitry sur Seine, puis au Plessis Trevise, dans le centre pour adolescents en grande difficulté dont il assurait la direction médicale depuis plus de vingt ans. Je réalisai mon mémoire de fin d’étude de psychiatrie au sein de l’unité INSERM 388 dont il était le directeur ; nous évaluâmes les effets d’une méthode de sur-stimulation sensorielle sur des enfants polyhandicapés [3]. J’y ai appris à reconnaître et apprécier l’humanité des ces enfants , à mieux comprendre les parents dont la souffrance pouvait s’exprimer par une agressivité massive à l’égard des professionnels. Grâce à lui je me suis initié à la recherche clinique, j’ai écrit à ses côtés mes premiers articles « scientifiques ».

Après avoir compris que le métier de psychiatre ne me convenait pas, je découvris grâce à Tom que des « chantiers » immenses s’ouvraient à mes nouvelles compétences et tout particulièrement , la prise en charge de la douleur des enfants car je voyais tous les jours des enfants hospitalisés dont les douleurs massives et sévères ne suscitaient qu’ignorance et mépris.
Ce nouveau champ d’action était en parfaite adéquation avec ma formation « Tomkiewicz » : j’y trouvai un terrain idéal de « militance » où il fallait tout à la fois dénoncer des pratiques scandaleuses, en impulsant des pratique novatrices et efficaces basées sur des réponses « scientifiques » . Enfin, le traitement de la douleur est un domaine où il est hors de question de vouloir dissocier psyché et soma ; le respect de l’enfant le respect de sa parole représentent le socle d’une véritable prise en charge.

La disparition de Tom reste pour beaucoup une perte considérable ; pour en limiter les conséquences, nous venons de créer une association dénommée TOM, L’ASSOCIATION DES AMIS DE STANISLAW TOMKIEWICZ". Cette association a pour but d’assurer la continuité et la transmission des idées, des combats de Stanislaw Tomkiewicz, notamment grâce à un site Internet (avec création d’un fonds documentaire) et l’organisation de manifestations publiques (juin 2003 ?)




[1] préface de Stanislaw Tomkiewicz à « T’as pas de raison d’avoir mal » Daniel Annequin Editions La Martiniere octobre 2002 page 15

[2] « L’adolescence volée » Stanislaw Tomkiewicz Calman Lévy avril 1999 page 77

[3] « Méthode Doman Evaluation rapport ministère des affaires sociales et de l’emploi » S Tomkiewicz. D Annequin. I Kemlin. CTNERHI (diffusion PUF) Paris 1987

TOM, UN HOMME D’EXCEPTION -
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   Les hommages   
  
Jean-Claude GRULIER   
  
Dr G-Y FEDERMANN   
  
Claire Brisset   
  
TOM, un homme d’exception   
  
Pourquoi tu ris ?   
  
Plusieurs vies   
  
Le Quotidien du Médecin [9 janvier 2003]   
  
Le Monde [10 jan. 2003]   
  
AAA toi, Tom   
  
La fureur de vivre   
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